Développement de l’enfant : 5ans – 6 ans

Développement moteur

Il commence à savoir échapper à un poursuivant,ses foulées s’allongent quand il court.
Il galope, fait des départs arrêtés.
Les sauts sont plus fluides ; plus de détente dans les chevilles.
Il peut sauter 10 fois sur place au moins ; les filles, plus.
Il peut monter une échelle de corde, parfois grimper à un poteau.
Il se déplace en avant de 3,5m et de 2,5m en arrière sur une poutre longue de 7,5m.
Il saute à une hauteur de 40 à 45 cms – saut avant : 70 à 90 cms – arrière : 23 cms
Il saute à la corde en posant seulement la partie antérieure de la plante du pied.
Il peut parfois shooter en courant, frapper une balle avec une batte.
Il lance et rattrape correctement.
Il peut commencer à chanter et danser en rythme, à apprendre à contrôler son souffle.


Coordination : main - oeil

Il utilise un couteau mais a un peu de mal à couper sa viande.
Il peut utiliser un marteau et un balai.
Il découpe assez précisément ; il planifie la coupe mais il travaille encore par sections plutôt que sur l’ensemble
Modelage: il commence à réaliser des objets simples qu’il a planifiés ou observés.
Il est capable de coudre avec du fil et une aiguille, de faire un nœud au bout du fil.


Socialisation

Il peut être affectueux mais aussi désagréable et tyrannique et empêcher les autres de jouer .
Il se dispute et se bat ; il semble chercher querelle pour le plaisir
(cela se prolongera un ou deux ans).
Il est manipulateur et peut chercher à tromper son monde ;
il raconte des mensonges pour éviter les réprimandes.
Il ne raconte plus obligatoirement ce qu’il fait à l’école ;
les parents ne sont plus le centre du monde
Il joue dans des groupes plus importants ; il devient compétitif.
Il aime plaire, bavarder avec les copains .
I il exprime ce qu’il ressent et montre son émotion : rire, dégoût, horreur


Construction de la pensée


Sa pensée est caractérisée par le syncrétisme : il unifie des éléments qu’on pourrait distinguer ou il perçoit la globalité ou un élément , sans les relier.
Il joue des rôles mais il a conscience d’être déguisé ; ses jeux de « faire semblant » deviennent plus réalistes ; il prend conscience de la place de chacun et « fixe » ses souvenirs en les mettant en mots ;
cela lui permet de les classer et de les référencer dans la « mémoire affective ».
Il exorcise ses peurs par des dessins, des déguisements et il en parle.
Il regarde les choses attentivement et essaie de les expliquer mais il a du mal à classer ou organiser des informations extérieures à son vécu ;
il lui est difficile d’anticiper l’ordre et la construction de quelque chose qu’il n’est pas en train de vivre. Il ne peut donc pas le mémoriser.
Il lui est difficile de se souvenir des consignes et d’accomplir une tâche en même temps.
Il procède par étapes successives et différenciées.
Il peut penser une composition mais change ses plans dans le déroulement de l’action.
Il est capable de faire des tris en utilisant plus d’une propriété : rond ETt rouge.
Il commence à utiliser des stratégies mais le jeu de société reste pour lui une question de chance.
Il ne pense pas à toutes les solutions possibles ; il ne réfléchit que dans une dimension .
Il commence à critiquer ce qu’il a fait quand il sait qu’il ne sera pas dévalorisé.
Il commence à considérer les choses du point de vue de l’autre et à prendre en compte son avis .
Quand il arrive à appréhender deux idées simples en les reliant et non en les juxtaposant, il comprend la plaisanterie ( il lui faut garder en tête la signification de la phrase de départ et anticiper en pensant qu’il faudra la comparer à ce qui fait rire ).
Il commence à prédire la logique d’un système qu’il a déjà exploité : devinettes, charade, rébus, qui est-ce ? jeu de mots simple.
Il commence à distinguer humour et moquerie.


Apprentissages

Il oublie moins souvent les habitudes : mettre du savon sur son gant, du dentifrice sur la brosse.
Il tient compte de ce que les autres voient et ressentent mais il fonctionne sur la perception immédiate.
Il a le sentiment que ce qu’il pense existe et il assimile le réel à son activité propre.
Il affirme sans avoir besoin de preuve.
Son domaine reste celui de l’action et de la manipulation.
L’action engendre ses premiers modes de représentation.
Il intériorise ses perceptions et ses actions sous forme d’images représentatives et d’expériences mentales non coordonnées.
Il se prend souvent comme modèle d’explication ;
cela constitue un obstacle à une écoute réelle d’autrui.
Ses conceptions sont teintées d’animisme : une volonté anime chaque chose,
de finalisme : chaque évènement peut toujours s’expliquer par sa finalité
d’artificialisme : tout ce qui existe a été fabriqué par l’homme.


Langage

2000 mots à 5 ans – 3000 mots à 6 ans

Il utilise des phrases de 6 à 8 mots avec des constructions grammaticales complexes :
le chien était poursuivi par le chat ;
j’irai à l’école mais je ne veux pas ; Luc savait que j’allais jouer avec le ballon.
Il peut exprimer ses sentiments et raconter une histoire.
Il pose des questions : qu’est-ce qui arriverait si ?
Il commence à être attentif aux réponses, s’il n’est pas distrait par autre chose.
Il peut mettre en scène une histoire ou des expériences récentes (à l’aide de jouets)
en modifiant l’espace et l’ordre d’intervention des personnages.
Il communique avec les autres et prend en compte un autre point de vue quand il se sent en sécurité (pas de moquerie, droit à l’erreur , respect de sa parole).

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Ecoute

Il peut discerner des notes, des hauteurs de sons, des intensités.
Il peut reconnaître des rythmes et parfois les poursuivre.
Il peut anticiper la fin de quelque chose qu’il a déjà entendu et attendre un moment s’il n’est pas distrait par autre chose.


Le Temps

Il commence à ordonner les choses.
Il se souvient de ce qui s’est passé hier , parle de choses survenues dans un passé lointain.
Il se souvient de ses expériences et se les raconte en jouant ;
il commence à être attentif aux détails.
Il a du mal à anticiper l’action de l’autre dans un jeu.


Dessin


Il dessine des animaux avec la tête tournée vers l’extérieur, des arbres, des maisons avec des détails : portes, fenêtres.
Il dessine encore sans s’occuper de la réalité et ne respecte pas l’échelle de grandeur.
(Représentation du corps : les bras peuvent être attachés aux épaules)
Les personnages portent des vêtements ;
parfois ils parlent mais il y a rarement le sens du mouvement.
A 6 ans il est capable de concevoir et de colorier, seul, un dessin organisé.
Il est capable de tracer une ligne autour d’une forme .
Il colorie sans presque déborder.


Ecrire

Il sait écrire son nom .
Il écrit sans modèle ce qui, pour lui, représente des lettres ou des mots,
en fonction de sa représentation de l'écrit.
Il forme des lettres et des chiffres mais ils sont parfois à l’envers même si le modèle est présent.
Il commence parfois à écrire de droite à gauche et non dans l’autre sens.
Il aime écrire avec un modèle ou repasser par-dessus.
Il n’appréhende pas toujours la nécessité de la taille des lettres et de leur position à l’intérieur de deux lignes parallèles.

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Lire

Il aime les histoires même sans images , il affectionne tout particulièrement relire un livre qu’il connaît parce qu'il peut anticiper ce qui est lu et intervenir.
Il reconnaît des lettres et certains mots qu’il lui sont proches.
Il commence à relier les mots entendus et les mots écrits quand il a compris que ce qui est dit est écrit en mots, séparés par des blancs..
Il sait plus facilement raconter la fin d’une histoire que le début parce qu’il a du mal à remonter dans le temps.
Il retrouve l’ordre de l’histoire en se référant aux personnages et non aux liens de cause à effet qu’il reconstruira après.


L’espace

La dimension de l'espace est construite en fonction de ce qui a été vécu ,
plus largement pour les garçons qui se déplacent plus et plus loin.
Dessus, dessous, en haut, en bas sont construits ; les difficultés sont souvent de l’ordre d’un vocabulaire qui n’a pas été fréquenté et construit : « entre » , par exemple.
La latéralisation du corps est souvent réalisée mais il est difficile à l’enfant de verbaliser sa position ou celle de quelque chose ; les notions de droite, gauche sont en cours de construction.
L’image d’un puzzle peut être perçue dans son ensemble ou dans celle d’un détail.
L’interdépendance, la liaison et l’interaction du tout et des éléments, n’est pas toujours réalisée.
La perception du volume et de la 3 ème dimension reste difficile ; la lecture est celle de l’organisation dans le plan et à l’intérieur d’une surface réduite.
Mais il aime fabriquer et construire.
La perception reste visuelle proche et passe souvent par le toucher et l’action de transformation libre sur l’objet.
Les représentations sont construites dans un seul axe de perception .
Les éléments sont représentés par rapport à une seule de leur propriété ( taille) sans avoir obligatoirement de lien avec les autres éléments ;
un vélo peut être dessiné avec cadre, roues et guidon, non attachés.
L’objet est dessiné de face et le plus souvent figé.
L’organisation de la représentation sur la feuille reste affective et non représentative du réel.
L'enfant nomme les formes simples et il les utilise pour faire des figures représentatives d’un objet réel.
Il aime beaucoup utiliser des formographes, gabarits, pochoirs, perforateurs.
Il n’anticipe pas toujours l’emplacement de la forme ou sa position.
Il n’arrive pas toujours à relier le positif et le négatif d’une figure dans l’utilisation d’une frise ou d’un algorythme.

 

Compter

L’enfant va construire la notion de la nature d’un groupe ou d’une catégorie en reliant les éléments par une appartenance à ce groupe et non plus seulement par une propriété commune.
Il peut alors comparer les groupes et comprendre qu’un nombre correspond à
un groupe organiséqui possède des propriétés: il est ordonné et définit une quantité.
C’est aussi un mot « abstrait » qui permet de se référer à une « image mentale », quand il est déjà construit comme un repère intériorisé.
La taille,couleur,forme ou position ne seront plus des critères déterminants.
L'enfant commencera alors à construire des situations d’addition : un nombre (déterminé comme un groupe défini) avec lequel on rassemble un autre nombre ( un autre groupe) .
Cela va constituer un nombre différent, une quantité différente ( mais qui peut être identique ) , un grand groupe, composé des deux groupes de départ.
Le nombre 5 peut être relié à la composition de la main en 5 doigts ;
quand il est intériorisé dans toutes ses dimensions l’enfant peut s’y référer pour compter de tête et décomposer ou recomposer les nombres plus grands.
La notion de complément pourra se construire parce que l’image mentale construite servira de repère pour évoquer le « manque » , le groupe qu’on ne voit plus .

 

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