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Les colliers : GS ( MS , plus bas…)

 

Une situation vécue, une expérimentation concrète personnelle et collective,

remise en cause systématiquement

pour relier les différents axes de la construction du cardinal du nombre.

Une situation qui favorise l’intention, la mise en projet.

Construction du nombre : le cardinal, la décomposition, la conservation

Réaliser des colliers en fonction de paramètres ou contraintes qui varient suivant l’objectif visé. Puis dessin par chacun du collier qu’il a fait.

Le langage de l’enseignant :

Pour construire un rapport entre les nombres :

Trop, pas assez, il en manque ; il y en a plus, moins, deux de moins, encore quatre.

Pour construire la permanence du cardinal des nombres :

 les mots nombres qui permettent de décomposer ou recomposer un troisième nombre de petite quantité: 4 : 3 et encore 1 ou : 2 et encore 2,

(quand il s’agit de parler de quantités de perles qui composent le collier : nombre de couleurs, nombre de perles de la même couleur)

Pour construire la mémoire des mots nombres de la suite numérique dans l’ordre :

les mots nombres dans l’ordre, à chaque fois qu’il faut vérifier le total pour savoir si la quantité correspond au nombre envisagé et connaitre le total de perles qui constituent le collier

Organisation de l’activité : programmation possible 

Une , deux ou trois séances : faire le collier de son choix ; pas de contrainte. Dessin du collier réalisé.

Deux ou trois  séances : faire un collier de 10, 20 perles. Dessin du collier réalisé

Deux ou trois séances  : faire un collier de 20 perles et de 3 couleurs. Dessin du collier réalisé

Deux ou trois séances  : faire un collier de 20 perles et de 4 couleurs. Dessin du collier réalisé

Deux ou trois séances : faire un collier de son choix en précisant avant : le nombre de perles que l’on va prendre pour faire le collier ; le nombre de couleurs choisies. Dessin du collier réalisé.

A chaque fois, voir si la situation est réalisée sans difficulté ou non. Si pas de difficulté, passer à la situation suivante qui fait varier un critère : nombre de perles ou nombre de couleurs.

Certains enfants peuvent évoluer plus vite que d’autres et passer plus vite à la contrainte qui suit.

Critères d’analyse à partir de la parole - Sait dire :

- qu’il a fait un collier

- que ce collier est composé de 10 ( 20 )perles

- et situer le point de départ de son collier pour dénombrer

- dénombre ( dit les mots nombre) de 1 à 10 ( 20) dans l’ordre ,  en faisant une correspondance avec chaque perle dénombrée

- se souvient du cardinal 10 ( 20) :  quand on lui demande combien il y avait de perles ,

 quand on lui demande combien de perles il fallait prendre avant de faire le collier

- qu’il a utilisé plusieurs couleurs

- les couleurs utilisées en généralisant ( du rose)

- le nombre de couleurs utilisées

- comment il a organisé son collier : suites, alternance, répétition des couleurs ou du nombre de perles

Critères d’analyse à partir de la représentation - Sait représenter :

- un collier : un fil avec des cercles posés sur le fil

- des perles de taille proportionnelle entr’elles par rapport à la réalité de son collier

- le nombre de perles qu’il a utilisé dans son collier

- les couleurs des perles choisies

- l’ordre de couleur de chaque perle du collier

- le départ ou la fin du collier : nœud ; collier fermé ou non

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Objectif : Le nombre sera défini en croisant les deux axes principaux de la notion de cardinal du nombre :

sa permanence, sa décomposition en éléments distincts , différents.

 

Le collier sera réalisé dans un premier temps de façon totalement libre : nombre de perles, choix des perles, organisation de l’enfilage. Cela permet aux enfants de réaliser ce qui est à leur niveau : une succession de perles enfilées l’une après l’autre. Il est rare de constater des intention sur une première réalisation. Les perles sont de taille assez grosse ( 1 cm ?) pour que l’enfilage ne pose pas problème…

Les enfants de maternelle ne perçoivent pas le collier dans on ensemble avant de l’avoir réalisé. Et encore moins le nombre de perles qui le composent.

Leur rapport au temps va évoluer  par le biais d’un projet qui va se construire et se déconstruire, qui restera visible ( colliers dessinés, colliers conservés) et qui sera différent dans certaines de ses éléments ou propriétés mais qui restera permanent dans la définition de 2 nombres pris comme références : 10 et 20 .

 

Le premier objectif est donc de questionner ce rapport au nombre.

Première séance : Il est proposé aux élèves de réaliser chacun un collier de façon à ce que chaque collier soit différent des autres. Les élèves, assis,  vont donc prendre librement dans les boites placées sur la table, les perles de leur choix pour réaliser leur collier.

Quand les colliers sont terminés , ils sont posés chacun dans une petite boite à côté de l’enfant qui y placera aussi l’étiquette de son prénom. (Cela permet de conserver le collier de chacun pour en reparler à la prochaine séance.)

A la fin de la séance de réalisation de ces colliers en totale liberté, une observation rapide de chacun des colliers permet de distinguer des différences : les couleurs, la répétition ou non, le fait que certaines couleurs apparaissent en grand nombre dans un collier.

Il est proposé de réaliser le dessin, par chacun, du collier qu’il a réalisé. Un crayon de papier gris est donné pour dessiner le fil. Ensuite les enfants dessinent les perles comme ils le souhaitent. Certains dessinent d’abord le contour des perles en gris puis les colorient ensuite au crayon de couleur. D’autres les dessinent directement au crayon de couleur.

( Les feutres sont à éviter parce que les couleurs sont trop fortes et trop distinctes et ne permettent aucune correction.)

Ce premier collier est en général conséquent ; le plus souvent la longueur du fil a été utilisée dans son entier. Il est donc difficile pour les enfants de dessiner tout le collier et encore plus de le réaliser à l’identique.

C’est sur la base de ce constat à faire réaliser par les enfants : difficile parce que beaucoup de perles , que la prochaine séance sera réalisée.

 

Deuxième séance : On regarde de nouveau les colliers. Cette fois il y a une prise de distance. Le collier est fait. Il apparait comme un tout ; il est visible dans son ensemble et dans la distinction de ses éléments. La notion de point de vue va commencer à prendre la place de l’affect.

On va donc rappeler ce qui a été dit en fin de séance précédemment : grand nombre, et chacun va défaire son collier !

(Sauf 2 ou 3 élèves , différents à chaque séance, parce que chaque séance doit pouvoir rester en mémoire collective , par l’intermédiaire de la trace que constitue chacun des colliers à chaque séance. Ces colliers conservés sont alors placés , suspendus, en haut du tableau par exemple, de façon à rester visibles durablement…)

Cette phase de déconstruction du collier est importante parce qu’elle matérialise à la fois la notion du possible et le tâtonnement nécessaire à la réalisation d’un projet : on prend les mêmes et on recommence, pas pareil ! Et on décide pourquoi et comment ce ne sera pas pareil…

Et donc l’enseignant  définit un nombre : 20 .

Pourquoi 20 ?

Ce qui est dit aux enfants ( et qui n’est pas faux ! ) : C’est à la fois beaucoup pour faire un collier assez long, et à la fois pas trop difficile à compter…20 c’est 2 X 10 . Et pour faire 10 c’est facile : 5 et encore 5 mais on peut le faire aussi de manière très différente.

 

Et donc cette fois les enfants ont une intention préalable : venir choisir 20 perles qu’ils vont placer dans leur boite, avant de faire le collier …

Cela peut se réaliser de façon différente suivant l’organisation pédagogique choisie et le nombre d’enfants concernés : chacun son tour ( ce qui permet de voir si l’élève peut dénombrer 20 et ce qui permet de l’aider à le faire s’il n’y arrive pas encore) ; par groupes en vérifiant que chacun prenne les 20 perles.

Chaque enfant réalise alors son collier et ensuite le dessine sur son cahier.

Le bilan réalisé sera cette fois basé sur la vérification du nombre 20 sur le dessin, pour chacun. Si des perles ne sont pas dessinées ou pas à l’identique cela n’a pas d’importance ! Ce qui est important c’est l’apprentissage c'est-à-dire le rapport à cette vérification : 20 . S’il en manque , il suffit de le constater et de chercher combien il manque : « Il y en a 18.  Avec encore une, il y en aurait 19 et encore une , il y en aurait 20 . Il en manque donc 2 pour en avoir 20 . »

 

Troisème séance 

La comparaison des colliers, placés dans leur boite , sera à la base de la prochaine séance : chacun a réalisé un collier de 20 perles et ils sont tous différents : en quoi ???

L’organisation du collier va apparaitre peu à peu : suite, alternance, répétitions de …et le nombre va apparaitre comme nécessaire  pour décrire cette organisation .

Mais en même temps le constat va se réaliser que cette lecture est plus facile quand il y a des éléments de repères : nombre important dans une même couleur, nombre de suites, ou d’alternances qui se répètent etc…

Bilan et donc apparition d’un nouveau critère : le nombre de couleurs restreint ou facilite la lecture de l’organisation du collier. Et donc cette fois chacun fera un collier de 20 perles, mais en choisissant 4 couleurs de perles ….

Troisème séance :

Les enfants viendront donc choisir  les 20 perles de ce nouveau collier avec la contrainte de ne pas prendre plus de 4 couleurs. Cela n’est pas facile à réaliser quand on ne sait pas encore dénombre jusqu’à 20, calculer , décomposer etc… UN  repère est donc rappelé : 20 c’est  2 X 10 – On peut donc d’abord choisir 10 perles et après 10 autres…

Le temps de choix sera donc plus important et même beaucoup plus complexe ( voire trop…) pour certains.  Il est donc important de laisser chaque enfant le réaliser à son rythme, avec ses réajustements ; de l’accompagner sur le 10 et sur le 20 , mais en lui laissant toutes les phases de changement de choix s’il le souhaite.

Cela prendra du temps mais lui permettra vraiment de construire l’image mentale du nombre de chaque couleur de perles et cela se vérifiera lors de son dessin.

Cela permettra aussi de donner place à ce rapport à la décomposition du nombre : 10 ça peut être 1 + 1 + 1 + 1+ 1 + 5 mais aussi 2 + 2 + 2 + 2 + 2 mais aussi 4 + 4 + 2 etc…

IL faudra donc peut-être une séance pour le choix des perles, avec l’accompagnement de l’adulte ,  puis une autre séance pour la réalisation du collier et enfin un temps décalé pour le dessin. Cela va dépendre de chacun et de chaque collier… Tous les élèves ne sont pas obligés de faire la même chose au même moment . Pour certains il faudra plus de moments et il faudra donc offrir cette possibilité.

Quand les colliers sont dessinés , il sera vérifié avec chaque enfant :

-         qu’il y a 20 perles

-         qu’il y a 4 couleurs

-         le nombre de perles de chaque couleur

Et cette fois, cela peut être écrit par l’enseignant sur chaque cahier : collier de 20 perles ; 5 perles rouges ; 4 perles vertes ; 7 perles bleues ; 4 perles oranges.

Mais le bilan, la culture commune, sur la comparaison, sera réalisé tous ensemble, quand tous les colliers auront été dessinés.

( Ne pas oublier de laisser 2 ou 3 colliers accrochés par ordre chronologique, au tableau…)

C’est à partir de ce type de séance que les intentions au niveau du choix des perles puis au niveau de la réalisation du collier et ensuite des dessins vont vraiment évoluer, en interaction les unes avec les autres.

 

Le nombre de 20 perles doit rester constant.

Le choix du nombre de couleurs aussi, sur un certain nombre de séances : 3 , 4, suivant les réalisations, pour que les décompositions puissent être comparées à partir de la permanence de ces deux critères qui sont énoncés et répétés à chaque fois.

Par la suite on peut faire varier le nombre de couleurs en le restreignant : 3, 2. Les suites et l’organisation des colliers apparaitront plus clairement . IL sera important de montrer que l’on se sert toujours de la décomposition des mêmes nombres : 20 , 10.

Au bout de 6, 7, 8 séances, cela dépend des capacités des élèves à se représenter le nombre… les décompositions de 10 seront écrites par l’enseignant au tableau , lors des bilans, après la comparaison des colliers.

Leur écriture a pour objectif de fixer l’idée d’un langage mathématique :

on peut écrire la situation à l’aide de chiffres mais pas encore de signes .

4 perles rouges ET 4 perles bleues .

 

Le signe suppose l’accès à des représentations mentale qui ne sont pas encore réalisées à ce niveau :

-         le chiffre ne représente pas encore un nombre et son cardinal, puisque c’est justement ce qui est travaillé…

-         Le signe ne peut pas encore placer l’idée de la comparaison d’une suite numérique

 ( 10 = 5 + 5 ), d’une part parce que le cardinal du nombre n’est pas encore vraiment construit

et d’autre part parce que la suite numérique n’est pas encore reliée à l’ordre obligatoire qu’elle suppose :

 5 =   4 + 1   et   6 – 1 .

La réversibilité de la pensée n’est pas encore mise en place.

-         Le signe n’est pas encore perçu comme élément signifiant ; il reste encore souvent la représentation d’un dessin ou éventuellement d’un symbole mais pas encore la représentation d’une élément particulier d’une organisation d’ensemble : le système numérique.

L’écriture de ces signes ne prend sens qu’avec l’accès à la représentation d’un langage mathématique nécessaire. Cela va se construire petit à petit au CP . Le proposer plus tôt c’est prendre le risque de fixer l’attention, et la représentation mentale qui sera construite à partir de cela, sur des indices non pertinents pour l’élève . Celui-ci va alors prendre l’habitude de relier la présence de ces signes aux situations dans lesquelles il lui sont représentés et il les mémorisera comme des mécanismes dont il n’aura pas  perçu le sens véritable . Il ne les mettra  pas en lien avec des situations différentes et ne construira plus un rapport aux signes « opératoire », c'est-à-dire qui correspond à la représentation d’une transformation de la situation .

 

Ce travail avec les colliers peut donc prendre place sur une période ( 6 ou 7 séances en gardant la progression présentée avec la permanence du nombre : 10, 20 et celle d’un nombre fixe de couleurs : 4. Lors de la période suivante le nombre de couleurs pourra varier : 3 ou 4 séances avec 3 couleurs puis 2 .

La situation des colliers pourra ensuite être laissée à l’appréciation des élèves , de nouveau en liberté sur le nombre de perles et le nombre de couleurs . Cette fois des perles différentes pourraient être choisies ( céramiques, verre, petites tailles , formes différentes ) , permettant de faire de vrais colliers, à offrir pour la fête des mères ; pour l’anniversaire de etc… C’est alors un vrai projet qui est mis en place , avec des intentions précises qui peuvent du coup permettre une représentation par le dessin, avant ! Et c’est sur la base de cette représentation , qui sera questionnée, recommencée éventuellement plusieurs fois, que le collier sera réalisé. On peut aussi penser à réaliser alors des « Modèles » à partir de ces représentations complexes. Des gommettes de couleur peuvent permettre de donner une visibilité plus nette et l’aspect d’une représentation extérieure , c'est-à-dire qui n’appartienne plus au registre du dessin de l’enfant. Cette  représentation est plus formelle, mais la lecture est devenue possible parce que les enfants ont construit au préalable, par le tâtonnement dans la réalisation de leurs dessins , un accès à ce que cette représentation peut signifier .

 

Quand les enfants n’ont pas encore pénétré le monde des signes, ( qu’ils ne différencient pas des symboles ) ,

quand leur rapport au temps n’est pas encore réversible, quand leur rapport au réel n’est pas encore mis en mémoire sur la base de différences possibles ( et non sur celle d’une reproduction toujours à l’identique ) ,

l’accès à la lecture d’une représentation différente de celle du concret et de la réalité d’un vécu, comme la photo, est difficile .

Le trait, la forme, la taille, la position, la couleur, la présentation dans un plan différent, tout porte à ne pas opérer des liens avec les images mentales qui sont construites par les enfants dans leur vécu , quand on ne prend pas le temps de s’appuyer sur leurs images mentales pour les aider à les reconstruire sur d’autres bases que celles qu’ils ont l’habitude de prendre en compte et en référence.

C’est à ce titre que le « travail » sur fiche ne peut pas, le plus souvent,

prendre sens pour l’enfant en maternelle.

La lecture de la représentation proposée est très souvent décontextualisée et non pertinente pour l’enfant. De plus elle appelle non pas un apprentissage mais une réponse attendue , par celui qui propose la fiche…, et donc une évaluation de ce que l’enfant est supposé avoir compris de la tâche à réaliser à partir de la lecture de cette fiche. Cette fiche  ne prendra sens que si les mots qui font sens, qui récréent du lien avec les paramètres de la situation, sont questionnés, resitués et replacés. Et c’est dans ce dialogue, adulte/enfant, que l’apprentissage peut naitre. Mais la tâche a réaliser est-elle pour autant porteuse d’un apprentissage ??

 

Les colliers permettent donc de passer par une situation d’expérimentation , de tâtonnement, pour construire un projet dont les paramètres sont questionnés et explicité différemment à chaque séance.

Le rapport au nombre se construit en reliant les différents paramètres de la construction du cardinal du nombre sur la base des possibles construits par les enfants.

La représentation par le dessin permet à la fois de créer des images mentales et de représenter chacun des paramètres de la construction du nombre de façon différente et en même temps de façon plus précise.

Les bilans offrent la possibilité de construire une culture commune et de diversifier les accès à la construction du nombre.

L’écoute des énoncés prononcés par les enfants et leur mémoire réalisée par une prise en note de leurs propos, à l’identique, permet de constater par la présence du vocabulaire mathématique, par la présence des connecteurs et par la présence des modulateurs  utilisés par chacun, la nature et la qualité des représentations construites sur le nombre et sa construction.

C’est sur la base de ces constats que l’accompagnement pédagogique peut se  réaliser de manière efficace : en répondant, dans le groupe, à chacun là où il en est, de façon à le faire évoluer plus loin, en fonction de ce qu’il est, de ce qui lui manque et sans porter préjudice à l’estime qu’il a de lui-même ou que les autres ont de lui.

 

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Colliers : MS

Bien évidemment le développement de la pensée de l’enfant n’est pas le même qu’en GS et le rapport au nombre non plus …

La situation des colliers ne peut donc pas se placer de la même façon. 

Il reste la possibilité de travailler sur la succession et l’alternance pour commencer à construire le rapport au temps, sur la différence des propriétés ( couleur, forme, taille) pour créer, par la comparaison, un rapport à la différence et aux possibles .

On peut voir qu’il y en a 2 et encore 2 et encore 2 , c'est-à-dire relier par la juxtaposition, les étapes qui sont visibles.

Le rapport au nombre va se placer sur l’idée d’une décomposition différente possible sur des petites quantités, inférieures à 5 .

L’image mentale n’est pas encore construite et ne peut donc pas , comme en GS, permettre la comparaison sur le cardinal du nombre.

On peut donc proposer de faire des colliers librement. Faire des comparaisons sur le fait qu’il y en ait beaucoup ou pas beaucoup de … perles jaunes ou rondes , ou sur le collier. Et évoquer : 2, 3, puis 2 et encore 2 c'est-à-dire  4 et puis 3 et encore 3 c’est à dire 5 .

On peut aussi proposer de ne prendre que 3 couleurs et voir ce que cela donne mais les constats seront seulement juxtaposés dans la pensée des élèves. L’idée d’u tout, d’un ensemble , a encore du mal à être construite.

On peut proposer de dessiner le collier et vérifier qu’il y a des morceaux qui sont pareils en comparant le collier dessiné et le vrai.

La notion de représentation n’est pas construite sur l’ensemble du collier ; ce n’est donc qu’en regardant de petites unités qu’on peut comparer .

On peut aussi proposer de faire des bracelets, c'est-à-dire travailler avec de petites quantités de perles : inférieures à 10 . La comparaison sur le tout sera plus facile, les distinctions aussi.

Le collier pourra être représenté si on aide l’enfant à retrouver son point de départ, la dernière perle qu’il a coloriée et donc celle qui lui correspond sur le bracelet, pour ensuite faire la suivante.

Mais c’est surtout dans la mise en mots réalisée en regardant les colliers qu’on pourra commencer à construire l’idée que le nombre est nécessaire pour raconter et expliquer.

Au bout de quelques séances libres on peut demander à chaque enfant s’il a , cette fois des intentions préalables, s’il sait comment il a envie de faire son collier, quelles perles il va choisir, s’il va prendre des couleurs particulières.

Si l’enfant n’est pas encore prêt, il est inutile de le contraindre à vivre cette étape. Les intentions naitront de l’évolution de ses comparaisons au fur et à mesure des séances et de la mise en mots réalisée à chaque fois.

Il en est de même pour le dessin qui peut être proposé mais qui ne doit pas être obligatoire pour ne pas devenir , dans la tête de l’enfant, une tâche impossible à réaliser. Là encore l’accompagnement est individualisé et respecte le rythme de chacun.

Cette situation de colliers permet de travailler le rapport au nombre

sur la base de la répétition d’une expérience personnelle

avec l’évocation d’un projet, à partir d’éléments concrets .

Elle offre la possibilité à chacun de vivre à son rythme le rapport à la différence

sans être en opposition avec les autres mais bien au contraire

 en plaçant la différence comme un élément de richesse et d’ouverture.

Elle permet donc la construction d’une culture commune sur la construction du nombre

tout en respectant la différenciation pédagogique nécessaire pour que chaque élève travaille,

 au niveau de ses possibilités, le rapport à la construction du nombre .

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