Petite feuille et le grand chêne
Sophie Pavlovsky Barroux - Ed Nathan Mes p’tites histoires
Illustrations le
plus souvent en gros plan réalisées à la peinture pour
situer un décor très simple. Les éléments sont
cernés d’un léger trait noir .Très peu de
détails ; seuls les élements
principaux : arbre, feuille, pluie, neige. Seul un petit écureuil
non évoqué dans l’histoire apparait sur les deux
dernières pages. P 2 :
Petite feuille se réveille en sursaut :
le bourgeon dans lequel elle dormait vient
d’éclater. P 3 : La
lumière et la fraicheur se faufilent dans son
abri douillet : le printemps
est là. Lentement , elle se déplie, tout étourdie par
les bruits et les couleurs qui l’entourent. P 4 : -
Bonjour Petite feuille , lui dit l’arbre sur lequel elle vient de
naitre ; je suis le grand chêne ;
bienvenue sur cette branche. Je suis si heureux lorsque le printemps revient. P 5 : Les
jours passent ; Petite feuille découvre le soleil, la lune, le
vent, la pluie , le chant des oiseaux. P 6 : Le
grand chêne est content ; il
est tout recouvert de feuilles et il
secoue ses branches pour les amuser. P 8 :
L’été arrive ; Petite feuille a changé ;
elle a grandi et elle est devenue plus foncée. Les journées
sont plus longues , le soleil plus brillant. Parfois il fait si chaud que le grand chêne plonge ses racines très profond dans la terre pour donner à boire à
ses feuilles. Certains soirs, un orage éclate. Petite feuille
est effrayée par le tonnerre et les éclairs mais le grand chêne la protège. P 10 : Un
matin, Petite feuille s’inquiète : pendant
la nuit , des tâches jaunes sont apparues sur elle. –
Qu’est-ce que c’est , Grand
chêne ? - Nous serons bientôt en automne, dit tristement le grand chêne ; le soleil
va être moins chaud, l’air plus froid. Toi et
toutes les autres feuilles allez devenir jaunes , puis marron, et le vent va vous emporter loin de
moi. Je vais encore me retrouver seul pendant
tout l’hiver. Je n’aime pas
être tout seul, j’ai peur. P 12 : - Ne
te fais pas de souci, Grand chêne, tu ne seras pas tout seul cette
année, je resterai avec toi. - C’est impossible, l’automne va t’arracher, répond l’arbre. - Je serai plus forte que lui, décide Petite feuille. P 14 : Lorsque l’automne est là, Petite
feuille devient jaune, puis marron et toute sèche. Elle se sent très fatiguée mais
ne veut pas abandonner son ami. Avec les premières rafales de vent
, de nombreuses feuilles
s’envolent très loin. Petite
feuille s’agrippe à sa branche de toute
ses forces. P 15 : La
pluie glacée fouette l’arbre
et emporte tout sur son passage, sauf Petite feuille qui tient
bon. P 17 : Puis c’est l’hiver, la neige tombe.
Elle est tellement lourde, tellement froide ; mais Petite feuille
s’accroche toujours et rassure
l’arbre : - N’aie pas peur, Grand chêne, je suis
là. P 18 : Les
longs mois difficiles se succèdent.
Petite feuille est de plus en plus faible,
mais elle tient sa promesse et se cramponne pour ne pas laisser l’arbre tout seul. P 20 : Mais
un jour
, le grand chêne dit à Petite
feuille : - Il fait moins froid aujourd’hui. Ecoute, les oiseaux chantent.
Regarde, les fleurs poussent. Le printemps est revenu ! Et grâce à toi je n’ai pas eu peur.
Merci, Petite feuille. Très
fatiguée, Petite
feuille lui murmure : - Le printemps
revient toujours .
Je dois m’en aller maintenant mais tu n’auras plus
peur car il y aura chaque hiver une
petite feuille pour rester avec toi. Et elle se
laisse emporter par la douce brise du printemps. P 21 : Depuis ce jour , en levant la tête, on peut apercevoir des petites feuilles qui passent l’hiver avec les arbres qui ont peur. |
Le
récit situe les transformations du chêne et de la feuille au
cours des saisons. Il
personnalise les phénomènes en donnant la parole à
l’arbre et la feuille qui
dialoguent ensemble. Ce livre sur les
saisons parle bien sur de changement, de transformation et cela est
situé par de nombreux prépositions ou adverbes de temps :
pendant, bientôt, cette année, toujours, un jour,
aujourd’hui, maintenant, depuis ce jour… Cela se traduit
aussi par de nombreux modulateurs qui qualifient et comparatifs : plus, moins, tellement,
de plus en plus, qui ne traduisent pas vraiment la quantité mais
plutôt le temps qui passe , et par la
présence de nombreux verbes d’état : être ,
devenir . Le dialogue
accentue la notion du devenir . Le passage du TU au
VOUS appelle à la généralisation du
phénomène : vous allez devenir jaunes … et le vent
va vous emporter… De nombreux
pronoms personnels obligent à prendre le point de vue de celui qui
parle. Les
connecteurs sont aussi
nombreux et relient soit les personnages : feuilles, arbre : mais,
sauf, pour ne pas ; soit les causes et les conséquences .
Le récit
se déroule le plus souvent dans un présent de narration.
L’imparfait et le passé-composé apparaissent peu. Le
futur apparait aussi bien sous la frome du futur
simple que celle du futur proche. Cela est assez rare dans les albums lus aux
enfants. |