LE TEXTE LIBRE

 

 

L’enfant est volontaire. C’est lui qui décide d’écrire et non l’adulte qui l’impose.

§ Il choisit le sujet de son texte.

§ Il choisit quand et comment il va écrire.

Il ose écrire car il sait qu’il sera ,s’il le souhaite, aidé, corrigé, amélioré, lu, entendu, édité.

Il sait que son texte va servir à quelque chose, qu’il a un but, qu’il participe à un projet.

Il sait qu’il ne sera pas noté.

 

 

  Le Pourquoi : On apprend à écrire …. en écrivant !
La première source de progrès , c’est l’écriture fréquente, à condition qu’elle prenne sens : qu’elle soit la source de communication à d’autres .
Comme toujours,les pratiques de classe diffèrent :
Chez certains on écrit tous les matins, c’est une situation d’entraînement,
chez d’autres il y a des temps prévus ou possibles dans l’emploi du temps.
Il y a souvent écriture sur un cahier particulier : le cahier d’écrivain. L’écriture d’une ligne sur deux permet la correction sur l’espace vide.
Tous les textes qui paraissent, sur Internet, dans le journal, dans un exposé, compte-rendu, album, livre de classe, sont corrigés.

Les textes libres sont produits à la maison ou en classe pendant le travail individuel.

Prévoir un moment possible juste avant le choix de textes peut remobiliser certains enfants.

L’imaginaire ou le récit ne doivent pas être bridés par les conventions d’écriture. La correction doit donc venir dans un 2ème temps, être acceptée et même demandée. Elle ne doit pas combattre et contrarier la créativité.

C’est à force d’écrire que l’on écrit mieux et de façon naturelle. Quand l’habitude d’écriture s’installe ainsi, on intègre les conventions d’écriture naturellement, par l’habitude, par nécessité.

 

 

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LE CHOIX DE TEXTES

 

 

Objectifs :

Permettre la mise en commun de textes individuels d’enfants

- en vue d’améliorer leur structure syntaxique, lexicale

- ou partir d’une erreur ou d’un constat pour reconnaître ou élaborer une règle d’orthographe ou de conjugaison

 

 

Chaque enfant volontaire s’inscrit. Les auteurs lisent leur texte à la classe.

J’écris, ou un enfant écrit, les titres au tableau. Vote pour choisir le texte qui va être étudié.

Le texte est ensuite repris phrase par phrase, amélioré, complété par toute la classe avec l’accord de l’auteur. Il est écrit au fur et à mesure au tableau et peut servir de base à des recherches : temps employés, sujets, noms propres, adjectifs etc

 ( Ces recherches peuvent être réalisées par des « spécialistes » du moment qui donneront ensuite le compte-rendu de leur recherche oralement ou sous forme  d’affichage. )

Le texte sera photocopié, imprimé, tapé, suivant les moyens du bord, et distribué à chaque élève.

Les textes non choisis seront corrigés, réécrits au propre pour être édités dans un livre des histoires de la classe, avec l’accord de leurs auteurs.

Ces livres d’histoires peuvent être édités, vendus, ou circuler en lecture libre dans les familles.

 

 

 

La correction

La question se pose de savoir si les textes sont ou non retravaillés et si oui comment. Quelle correction ?
Un choix de textes institutionnalisé, inscrit à l’emploi du temps, peut permettre l’anticipation, la motivation et le travail sur un texte particulier en collectif, avec l’accord de l’auteur.
Les textes peuvent être matière à communication par le biais du journal de la classe, d’un envoi aux correspondants , d’une parution dans le livre des histoires de la classe.
Cela donne un sens à la création, à la correction et au soin apporté à la présentation.
Cela permet aussi de catégoriser les différents registres d’écriture : textes informatifs, descriptifs, narratifs etc… et de faire prendre conscience à chacun de ses manques et de ses possibilités.
Les erreurs d’orthographe peuvent être catégorisées pour être travaillées par ailleurs.
Une situation d’enfants de CM devenus scripteurs pour des enfants de CP a montré la qualité d’écoute nécessaire et les contraintes de la situation d’écriture.
Elle a permis des échanges et des résultats qui ont changé les rapports des enfants y compris dans la cour.

Les textes peuvent être corrigés partiellement par l’élève au moyen des outils de la classe et après surlignage de certaines catégories d’erreurs, avec éventuellement un code qui renvoie à des fiches guides ou à des fichiers.
Les mots d’orthographe d’usage, corrigés,peuvent être recopiés dans un cahier de mots.
Certains textes qui présentent des problèmes de construction de sens ou de logique peuvent être retravaillés individuellement , avec l’aide de l’enseignant.
En cas de grosses difficultés d’orthographe on peut recourir à la dictée à l’adulte.
Des classeurs présentant des dessins, collections de mots, débuts d’histoires peuvent servir de déclencheurs.
Un texte ( toiletté ) peut être remanié collectivement ou servir de base à une recherche de catégories particulières ( nature et fonction des mots ).
Cela peut se réaliser comme dans la situation de Créations mathématiques :
« Qu’est-ce que vous voyez ? »
Un groupe peut opérer une recherche particulière et la présenter aux autres comme sujet de débat.
Mais attention à ne pas chercher à tout exploiter !
La situation d’expression reste la base du texte Libre …
Le problème de la correction pour l’élève relève souvent de sa difficulté affective à prendre du recul par rapport à ce qu’il a écrit.
D’autre part l’orthographe peut être une source de frein parce qu’elle n’est pas maîtrisée. Elle est souvent perçue comme une difficulté à être vue par le regard de l’autre . Elle peut aussi être reliée à de l’amour propre.
La maturité permet l’automatisme et la confiance en soi. Tant que cela n’est pas construit les enfants ont du mal à relier les règles qu’ils connaissent dans la situation d’expression libre.
Le statut de l’erreur est la base de la prise de conscience que l’erreur est une étape Normale : Tes erreurs m’intéressent ou, comme dit Claude :
« Je remercie X de nous avoir permis de travailler ce type de règle difficile à comprendre. »
Tous ces textes permettent de construire une culture de classe qui permet une construction de savoirs en réseaux, appuyés par la dimension affective :
« Vous vous rappelez, dans le texte de X, il avait parlé de, nous avions vu que …»
La mémorisation et le rappel en mémoire sont facilités et plus solides.

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