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Le Conseil :

 

 

organisation du temps et des projets,

élaboration des règles de vie

 

Chaque matin pendant le temps de regroupement le programme de la journée est évoqué. Si une question se pose nous essayons d’y répondre.

Chaque moment d’atelier ou chaque temps d’activité se termine par un bilan,un moment de parole qui permet de voir s’il y a eu des problèmes et comment on peut les résoudre.

Chaque soir le bilan de la journée est réalisé et là encore les problèmes éventuels sont posés.

C’est donc pendant ces temps de bilans immédiats que les questions qui s’y rapportent( le plus souvent des questions portant sur l’organisation ) sont traitées.

Les projets découlent aussi souvent de ces moments d’échanges et les règles de vie qui  découlent de la vie de la classe également.

On ne peut donc pas parler de Conseil véritable parce qu’il n’y a pas de temps spécifique pour traiter de l’organisation et de la gestion de la semaine.

Cela se déroule tout naturellement au fur et à mesure du temps qui passe.

 

A la fin de la semaine un bilan de la semaine qui pourrait s’appeler Conseil, permet de revenir sur son déroulement mais il porte essentiellement sur les apports : ce qui a été réalisé, les réussites de celui-ci ou les nouvelles règles établies. Nous évoquons les projets, les nouveautés, les difficultés à prévoir.

Les difficultés passées sont évoquées rapidement sauf quand nous avons été perturbés par un problème grave.

 

Mais il y a peu de problèmes vraiment graves !

 

Les difficultés de comportement individuelles ne sont pas évoquées.

 

En ZEP certains enfants ont des difficultés importantes de comportement et les enfants de maternelle peuvent présenter une demande affective très importante parce qu’ils véhiculent les difficultés de la famille.

Certains doivent être tout particulièrement accompagnés et je dois pratiquer de fréquents rappels à la règle, surtout au début de l’année. Je me déplace rapidement pour le faire, de manière à parler normalement face à ces enfants .

Il m’arrive de leur parler en m’éloignant un peu des autres. Je ne souhaite pas que ces remarques soient toujours entendues par tous.

Je pense que discuter dans le groupe de leurs problèmes personnels de comportement, les auréole d’une image de leader ou de trouble- fête.

Certains sont renforcés dans leur sentiment d’être un bouc émissaire et se sentent d’autant plus en marge.

Cela ne veut pas dire que les Interdits ne sont pas posés ou que les infractions à la règle ne sont pas discutées

Les échanges collectifs ont lieu. Ils porteront sur un problème posé

 mais pas sur le problème posé par quelqu’un.

Quand ce problème relève de l’éthique je propose, à un autre moment, une lecture ou ( et ) un débat pour traiter plus généralement de la valeur morale qui s’y rapporte.

Quand il relève de la Loi ou de l’Interdit je propose un temps pour rappeler ce qui est interdit et pourquoi.

Quand il relève de la règle de vie il est en général peu important et on peut en discuter dans le groupe.

 

La notion de critique personnelle de comportement devant le groupe, avec des enfants de cet âge et qui ont pour certains des problèmes importants, me semble renforcer la différence et non permettre l’intégration.

 

C’est une position personnelle que j’ai prise depuis que je travaille en maternelle dans ce quartier.

J’ai l’impression que cela a permis à certains enfants de retrouver une place dans le groupe. :

Ils y sont participants au même titre que les autres.

Cette opinion n’engage que moi et le débat reste ouvert

 

Quand je travaillais en primaire, dans une école de ville le Conseil se passait de façon très différente.

C’était un temps inscrit à l’emploi du temps qui permettait d’organiser la vie de la classe dans son intégralité et pendant lequel les enfants parlaient des conflits qui les opposaient. Ils avaient à leur disposition un cahier dans lequel ils écrivaient dans la semaine, et sur le moment, l’objet de leur dispute, et cela suffisait souvent à régler le problème. Peu d’entre eux éprouvaient le besoin d’en reparler au Conseil. Il faut dire qu’il y avait beaucoup moins de disputes et peu de violence….

 

Si je retravaille en primaire, je pense que le temps de parole institué pour parler de la gestion des conflits serait différencié de celui de la gestion de la vie de la classe. Il serait relié à un atelier philo et en cas de difficulté avec l’écrit le cahier de doléances pourrait être remplacé par une parole enregistrée au magnétophone. Le fait d’utiliser un matériel pour exprimer sa colère aide souvent à s’en détacher….

 

 

 

F. DIUZET

 

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